Les premières céramiques

La céramique est une des grandes inventions du Néolithique. Désormais, grâce à ces poteries en terre cuite, l’homme peut stocker de la nourriture ou de l’eau. Il peut aussi faire cuire de nouveaux aliments, comme des bouillies de céréales ou de la soupe.

La technique de la terre cuite est certes connue avant le Néolithique, notamment pour faire des statuettes, mais c’est à cette période qu’elle se répand et se généralise pour la fabrication de récipients.

Le travail de la terre cuite est certainement dévolu aux femmes. Il consiste tout d’abord à extraire de l’argile locale et à la préparer. Pour améliorer la plasticité et éviter les cassures à la cuisson, des dégraissants sont ajoutés à la pâte : quartz, chamotte, os pillé et végétaux.Les potières modèlent les vases aux colombins (boudins), qu’elles enroulent et superposent les uns sur les autres en commençant par l’ouverture du vase et en finissant par le fond. Les colombins sont ensuite aplatis, puis les raccords, lissés et effacés. Après séchage, les vases sont mis à cuire dans une fosse, en intercalant les poteries et du bois de chauffe que l’on allume avant de recouvrir le tout de branchages et de terre. Avec un tel dispositif, les températures peuvent atteindre jusqu’à 700°C.

Pendant la majeure partie du Néolithique, la plupart des récipients ont un fond rond. Leur forme et leurs dimensions correspondent à des besoins précis : les grands vases servent à stocker les céréales ; les petits bols sphériques, à la préparation et à la cuisson des aliments ; les bouteilles à panse globulaire et à col étroit, au transport des denrées liquides ; les vases perforés, à la fabrication du fromage blanc…

Toutes les catégories de vases peuvent comporter ou non des décors, réalisés, le cas échéant, selon diverses techniques : incisions, impression au peigne ou au poinçon, décors modelés… Les potières décorent leurs productions selon la tradition du village auquel elles appartiennent. Les thèmes décoratifs sont caractéristiques de phases chronologiques au sein du Néolithique.
De ce fait, la céramique fait l’objet de toutes les attentions par les archéologues, car elle représente un précieux outil de datation relative (pour placer les époques les unes par rapport aux autres). Formes, techniques et thèmes décoratifs des céramiques permettent en outre de définir les différentes aires culturelles occupant le territoire au cours du temps.

Pour nos régions, la céramique rubanée offre des rubans qui se répètent horizontalement. Celle de la culture Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain comprend souvent un décor de bandes horizontales qui occupent la partie supérieure du récipient et de plages verticales ou en guirlandes qui s’y accrochent. Enfin la céramique du Limbourg présente davantage un décor couvrant.

(source : inrap.fr)

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