Les fibules = témoins des contacts politiques, militaires, sociaux et économiques

Cette fibule, ansée digitée, est en argent doré. La forme et le décor végétal de sa tête la rapprochent d’exemplaires appartenant au costume féminin de tradition « danubienne ». Caractéristique de la « classe moyenne » des sociétés barbares du tout début du Moyen Âge (seconde moitié Ve siècle ou début VIe siècle), mais étrangère à la mode mérovingienne classique, elle s’ajoute à toute une série d’objets, essentiellement découverts en milieu funéraire. Ces artefacts témoignent de contacts politiques, militaires, sociaux ou économiques entre la Gaule mérovingienne, où le pouvoir royal se met alors progressivement en place, et des populations germaniques exogènes de culture différente, notamment celles originaires d’Europe centrale.

L’iconographie de la fibule bicéphale en « S », contemporaine de la précédente, témoigne également d’influences exogènes. Originaire du monde des Steppes, c’est par la voie du Danube que le bestiaire des monstres bicéphales (serpents, oiseaux, griffons ou dragons regardant en arrière) gagne l’Europe centrale et occidentale, où il est très largement adopté par les Mérovingiens, les Alamans et les Lombards. Particulièrement bien attestées en milieu funéraire, les fibules en « S » se rencontrent dans nos régions, sous différentes variantes, depuis le milieu du Ve siècle jusque dans le courant du second quart du VIIe siècle, mais elles sont surtout typiques du VIe siècle.

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